La descente a duré vingt minutes. De longues minutes dans le noir et l’odeur âcre des gaz d’échappement du vieux bus rouillé. Le convoi était ininterrompu. Plus on descendait, plus le sentiment d’asphyxie m’envahissait. Terminus à 200 m sous terre.
En pénétrant dans ces gigantesques salles, je me sentais submergé par l’immensité de la mine. Les marbrures de sel sur les parois rectilignes m’hypnotisaient, blanchies par la lumière ardente des néons. Des gens étaient là, une vie souterraine était organisée dans le froid et l’obscurité.
J’avais l’impression de vivre la fin du monde, la vie d’après.
Pourtant, ces familles étaient simplement venues respirer l’air salé de la mine pour ses bienfaits, comme on le ferait en bord de mer.
Etonnant brouillage de repère dans la perception émotive du lieu, vous faisant partager ainsi l’expérience de ma propre déstabilisation.